Je dois avancer
Aujourd'hui, j'ai pris une décision.
Après mûre réflexion, j'ai décidé de me faire opérer. Cela fait 34 ans que je me traine cette sacrée maladie, qui pour moi devient un handicap. En effet, je suis épileptique, et cela me gêne dans ma vie. Je me suis créée des interdits, soit à cause des médicaments, soit à cause de la maladie.
Je me suis rendue compte qu'elle pouvait m'embêter journalièrement seulement au moment où l'on a diagnostiqué mon épilepsie.
Le diagnostic est tombé il y a plus de 20 ans, si mes souvenirs sont encore bons. Quand j'ai eu ma 1ère crise, très forte, j'avais 12 ans, nous étions en Afrique. Mon Papa y travaillait en tant que coopérant. Le médecin de l'époque a diagnostiqué 1 crise de tétanie. Puis j'ai été bourrée de calcium, de sodium, mais rien de réellement en rapport avec l'épilepsie. Nous sommes rentrés en France où j'ai eu droit à un électroencéphalogramme, prise de sang, et autres. Et nous sommes retournés en Afrique. Toujours les mêmes médicaments. Et, pas de crises. J'ai passé mon permis de conduire, j'ai fait des études, je me suis mariée, j'ai divorcé, en gros une drôle de vie quoi. J'y reviendrai une autre fois. Ce sera mon prochain sujet.
Et un jour, une crise. Cela est revenu plus régulièrement, après 30 ans, et je conduisais toujours, je travaillais en intérim, et ce dans tous les départements où je me suis trouvée au cours de mon parcours professionnel, bref, il est vrai.
L'âge où j'ai pris conscience des risques et de ma maladie je pense que c'est dû à celui qui m'accompagnait. Je me suis retrouvée dans un service de neurologie à Toulon à passer des examens. Puis cela a été à Marseille. Et là, la sentence est tombée. Il faut opérer. On m'a conseillé le Gamma Knife, pas d'opération ouverte, ni de scalpels. Cela m'a rassuré, et encore plus mon compagnon malheureusement décédé aujourd'hui. J'ai subi cette intervention Gamma Knife, et pas de chance, malgré que la zone malade soit nécrosée, j'ai toujours des crises, je bouffe toujours des médicaments, je n'ai pas de vie sociale.
A l'époque, j'ai refusé de me faire réopérer, surtout parce que mon compagnon ne voulait pas en entendre parler. Il ne voulait plus que l'on me touche.
Et puis mon compagnon est décédé. Ma famille me conseille de le faire vue ma situation actuelle, ma solitude, mon isolement social, etc... Aussi je prends la décision de subir l'opération ouverte. Malgré les effets secondaires, et bien sûr les risques opératoires, comme toute opération ouverte, je fonce. J'ai la trouille, mais il faut que j'avance. Plus de boulot, de vie social, je suis un robot qui dort à cause des médicaments, je vieillis lentement mais sûrement, alors le temps qui me reste à vivre, je souhaiterai être en meilleure santé pour en profiter un peu.
Je pense faire le bon choix, tout au moins pour moi.
Aujourd'hui est un jour pas rigolo, c'est pas grave. Je me suis confiée à mon écran et cela me fait plaisir.
A tous ceux qui suivent Charly, merci. Il y a encore des histoires à raconter.
Je vous donnerai des nouvelles bientôt Charly